couverture de La Maison des hommes
296 pages — 20
ISBN : 978-2-87868-229-8

Tandis que les gratte-ciel poussent à Port Moresby, capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la société papoue et les peuples qui la composent sont en pleine confusion. Comment profiter des bienfaits du monde moderne sans participer à sa propre acculturation ?
Le réalisateur Daniel Vigne, auteur de deux documentaires tournés dans la vallée et sur les hauts plateaux du Sepik, nous entraîne à la découverte des traditions guerrières de tribus sempiternellement en conflit les unes avec les autres, de leurs arts, de leurs croyances. Il nous fait pénétrer au cœur des secrètes maisons des hommes et des rites initiatiques de scarification. Il nous emmène aux abords d’une exploitation aurifère, parangon de l’activité minière qui ravage la Papouasie, son écosystème et ses populations.
À la croisée des genres, La Maison des hommes nous conduit dans un pays en pleine transition qui voit s’évanouir ces sociétés dites primitives, poussées à la déliquescence par les messies miniers et les ingénieurs de la foi. Tous ceux qui, au prétexte d’apporter salut et civilisation, n’ont pour ambition que d’élargir l’horizon de leur emprise et de leurs intérêts.

Daniel Vigne

Daniel Vigne est auteur-réalisateur de cinéma et de télévision. Du Retour de Martin Guerre (trois césars) à Fatou la Malienne (sept d’or et fipa d’or), en passant par de nombreux films documentaires (dont Papous, mémoire des boucliers et Papous, entre deux mondes), il s’est attaché à explorer des milieux sociaux où se cachent des drames humains qui contraignent l’individu à se battre pour sa reconnaissance et sa liberté.

In the press

C’est solide, lumineux, vibrant – et cela montre que les esprits nous manœuvrent encore.
Jean-Claude Carrière

Les boucliers papous, c’est toute une histoire ! Choix des peintures, rituels pour les rendre performants et honorer la force des anciens…
Un récit foisonnant, drôle et tragique qui nous rappelle que l’art est un outil de mémoire et de partage entre cultures.
Librairie L'Esprit livre, Lyon

Le récit des séjours et des reportages en Papouasie de Daniel Vigne, qui sait voir (il n'est pas cinéaste pour rien !) et qui sait raconter (comme s'il était devenu aussi l'un de ces précieux écrivains-voyageurs que l'on aime tant !) est source d'émerveillement tout autant que de mélancolie.
Pourquoi ?  Parce que ce pays oublié où il s'est aventuré tend chaque jour davantage à ne plus l'être. Parce que les plus ancestrales traditions des Papous, qu'il a patiemment appris à connaître, à respecter et à aimer, risquent de se fracasser ou de se dénaturer bientôt sous les progrès technologiques du monde moderne et sous les assauts de cette pollution dont on ne soulignera jamais assez les ravages : le tourisme. Lévi-Strauss, autrefois, était le premier conscient de la fragilité des sociétés "primitives" sud-américaines dont il avait étudié les coutumes et les mythes. L'ethnologue, l'écrivain, le cinéaste ou le voyageur ne peuvent être aujourd'hui que les témoins désolés des mondes qui meurent. En lisant, en dévorant même La Maison des hommes, notre imagination se dilate tout autant que notre cœur se serre.
Frédéric Vitoux, de l'Académie française

Grâce à la Maison des hommes, j'ai voyagé et retrouvé certaines pensées de mon mari.
Monique Lévi-Strauss

Parcours initiatique entre réel et surréel aussi bien que roman d’aventures, ce livre captivant est aussi le récit des voyages effectués par l’auteur en Papouasie-Nouvelle-Guinée à l’occasion du tournage de deux films documentaires. Le réalisateur du Retour de Martin Guerre et de Fatou la Malienne nous fait pénétrer au cœur du monde papou, de ses tribus des hauts plateaux jusqu’à la vallée du Sepik, pour partir à la découverte de leurs traditions guerrières, croyances et rites initiatiques de scarification. Un pays en pleine mutation, qui voit s’évanouir ces sociétés dites « primitives » à cause de la convoitise d’exploitations aurifères qui brisent son écosystème et ses populations. Un récit enchanteur entre carnet de voyage, cheminement intérieur, réminiscences littéraires et références artistiques. Un ouvrage humaniste avant tout.
ToutMa

Daniel Vigne livre un récit sensible sur la Papouasie-Nouvelle-Guinée (pays quasi oublié des scientifiques, journalistes et voyageurs), ses hommes, ses territoires et les turpitudes liées au développement rapide d'un territoire contraint et en marge du monde. L'écriture fluide du réalisateur de cinéma et de télévision explore les facettes de la transformation de l'île depuis la capitale Port Moresby en remontant la vallée du Sepik à l'image d'un chemin initiatique. Ouvrage à mi-chemin entre l'ethnologie, l'exploration, le récit de voyage et l'introspection, La Maison des hommes interroge l'imaginaire occidental, la préservation des milieux naturels et primitifs.
L'ouvrage offre une compréhension des rites papous, de l'organisation sociale et des diverses traditions au coeur des forêts humides. Le regard sur le milieu et l'organisation spatiale des différentes tribus, illustré par bon nombre de croquis, est très géographique.
L'auteur invite le lecteur à une mise en miroir des rites, cultes et traditions guerrières des tribus avec les fronts pionniers d'exploitation des riches sols et sous-sols de l'île, comme les scarifications ritualisées avec les carrières et trous béants dans les terres papoues.
La lecture des mutations en cours de l'île divisée en deux (à l'ouest, l'Irian .Jaya indonésienne et à l'est la Papouasie-Nouvelle-Guinée) se complète par la description des convoitises intenses dont fait l'objet la terre des Papous par les puissances régionales et internationales.
Emmanuel Véron, Bulletin de la Société de Géographie, juil.-sept. 2018

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